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Observations de la Nature et du Ciel             ,            spectroscopie, astrophotographies, ...
10 juillet 2011

Méïr Amschel

Rabbi Tsvi Hirsch haLévi était l'un des grands maîtres du judaïsme allemand. En plus de ses enfants naturels, le sage avait quasiment adopté un jeune garçon du nom de Méïr Amschel. il l'éleva comme un fils jusqu'a ce que ce dernier soit assez mûr pour prendre son indépendance et qu'il aille travailler dans le village voisin. Dans le bureau du rabbin, à l'intérieur d'un tiroir toujours fermé à clé, était déposée, dans une grosse enveloppe, l'importante somme de cent roubles, cachée en prévision du mariage de la fille aînée de la famille. Quelques semaines à peine après le départ du jeun homme, au moment ou on ouvrit le tiroir à l'occasion du grand nettoyage de Péssa'h, on constata que l'envellope avait disparu ! Personne, hors du cercle familial ne connaissait pourtant la cachette.

On imagina le pire. L'épouse dut se résoudre à la seule explication possible : Méïr Amschell était le voleur. Rabbi Tsvi ne pouvait accepter une telle perspective. Mais sa femme réussit à le convaincre d'aller trouver le jeune homme pour en avoir le coeur net. Le rabbin se rendit dans le village voisin, et expliqua à Méïr Amschel le pourquoi de sa visite impromptue. Le jeune homme prit un temps de réflexion et... Il avoua avoir effectivement volé les cent roubles. Il supplia le rabbin de le pardonner et lui tendit la somme de cinquante roubles en lui demandant un délai pour rembourser la suite. Le sage n'en revenait pas, écoeuré et déçu par l'ingratitude si inattendue venant d'un jeune homme d'ordinaire si vertueux.

Quelques jours plus tard, le chef de la police locale frappa à la porte du rabbin. Il lui fit savoir qu'un voleur complétement ivre s'était vanté en présence de son tavernier d'avoir volé cent roubles au guide spirituel de la communauté juive. Le tavernier l'avait dénoncé aux autorités et le coupable venait d'être arrêté. Le sage expliqua que le voleur avait pourtant déjà été identifié... Mais il n'eut d'autre choix que d'accepter la version de la police, quand cette dernière lui remit une enveloppe identique à celle qui lui avait été dérobée...

La famille était perplexe. Le rabbin retourna chez Méïr Amschel pour lui demander des comptes. Ce dernier, fort gêné, s'expliqua :

<< Comment peux tu imaginer que je vous ai volé, moi qui vous dois tant ! Mais quand j'ai appris que la somme prévue pour le mariage de ta fille avait été dérobée, je me suis dit que c'était l'occasion pour moi de payer ma dette envers vous deux. Je savais que si je vous avais proposé une aide financière, vous l'auriez refusée. Je t'ai donc laissé m'accuser à tort, pour avoir l'occasion, maintenant que je gagne ma vie, de vous soutenir en 'remboursant' les cents roubles>>.

Rassuré par l'honnêteté du jeune homme et impressionné par le fait qu'il était prêt à se faire passer pour un voleur afin de lui venir en aide, le rabbin l'embrassa affectueusement et prit congé de lui en larmes en le bénissant ainsi, avec une ferveur de circonstance :

<< Je demande au Créateur de récompenser ton honnêteté et ta bravoure en t'accordant, à toi et à tes descendants, ses bénédictions. Puisse la richesse ne jamais quitter ta famille ! >>. Ainsi commença l'histoire de Méïr Amschel Rothschild (1744-1812), premier d'une célèbre lignée de banquiers prospères.

510QVx2HWsL

 

 

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